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En raison de plusieurs textes publiés ces dernières semaines, nombre de diplômés, notamment de grandes écoles, ayant déjà une promesse d'embauche, ne peuvent signer leur contrat de travail.Copyright Reuters
Le gouvernement avait-il anticipé de telles conséquences ? De jeunes diplômés des écoles les plus prestigieuses telles HEC ou Sciences Po, disposant déjà d’une promesse d’embauche d’un grand cabinet de conseil international, à 40.000 euros de rémunération annuelle, qui se retrouvent dans l’incapacité de signer leur contrat de travail ou de créer leur entreprise... C’est pourtant ce qui est en train d’arriver à bon nombre d’entre eux. Plus précisément ceux qui sont étrangers non ressortissants de l’Union européenne. Et malgré les conventions bilatérales signées avec de nombreux pays, notamment du Maghreb, les nouvelles dispositions du ministère de l’Intérieur permettent à l’administration de compliquer les démarches de changement de statut des étudiants étrangers. Pourtant, il y encore quelques mois, l’ancienne ministre de l’enseignement supérieur, Valérie Pécresse, avait déclaré, dans le cadre du G8-G20, vouloir attirer les meilleurs et mieux "sélectionner" les étudiants étrangers (La Tribune du 11 mai 2011). Et le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, de rappeler que "la mobilité étudiante devient un enjeu majeur dans la compétition économique mondiale et un élément essentiel de l'accès à l'excellence". Le travail interministériel aurait semble-t-il fait défaut sur ce point. Aujourd’hui, la France est la troisième destination derrière les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, avec 278.000 étudiants étrangers (+ 73% entre 1999 et 2009), soit 12% de ses étudiants. Les plus gros contingents venant du Maroc, de Chine et d'Algérie. Trois obstacles Ce sont d’ailleurs les étudiants marocains, les plus nombreux, qui sont particulièrement touchés par la politique de restriction de l’immigration professionnelle menée par le ministre de l’Intérieur Claude Guéant. La circulaire émise le 31 mai dernier par les ministres de l’Intérieur et du Travail à destination des préfectures de région et de département durcit les conditions de délivrances des autorisations de travail et alourdit les procédures de changement de statut (le CDS est nécessaire pour passer du statut d’étudiant à celui de salarié) auquel les étudiants étrangers non ressortissants de l’UE doivent se soumettre. "Ce qui n’était auparavant qu’une formalité de trois semaines nécessite désormais deux à trois mois d’attente ! Tous les motifs sont bons pour allonger les procédures", témoigne cette jeune diplômée tunisienne de l’Ensae (Ecole nationale de la statistique et de l’administration). L’inadéquation du diplôme avec l’emploi proposé est très souvent avancé. Autre obstacle, l’arrêté restreignant la fameuse liste des 14 métiers ouverts aux étrangers non européens dont certains intitulés ferme la porte aux jeunes diplômés notamment d’écoles d’ingénieurs. Enfin, un arrêté du 8 septembre "porte les ressources nécessaires à l’obtention d’un titre de séjour étudiant de 460 euros à 620 voire 770 euros par mois", pointe ce jeudi dans un communiqué la Confédération étudiante. Actions collectives Cette situation ubuesque, considérée par les écoles, les universités et les entreprises recruteuses comme un non sens au vu des sommes investies par l’Etat par étudiant, du manque à gagner futur en matière de cotisations salariales et de l’aspect contradictoire avec l’esprit de la loi de 2006 relative à l’immigration et à l’intégration. De nombreux étudiants de l’Essec, l’ESCP, HEC, Sciences Po, Centrale Lyon, Paris XI ou encore des Ponts se sont constitués en collectif. Les présidents de la Conférence des grandes écoles (CGE) et celui de l’Association française des entreprises privées (Afep), Pierre Tapie et Maurice Lévy, ont écrit un courrier à Claude Guéant cet été, mais la réponse du ministre rappelant vouloir donner "la priorité des demandeurs d’emploi déjà présents sur le marché du travail français" et viser avant tout la perspective d’un retour des étrangers dans leur pays d’origine n’a pas convaincu. Mercredi, lors de sa conférence de presse de rentrée, la conférence des présidents d’université (CPU) s’est associée à la démarche de la CGE et de l’Afep et s’est déclarée contre "toute mesure qui aurait pour objet ou effet de restreindre" la possibilité, expressément prévue par la loi, qu’ont les étudiants de rester en France pour démarrer leur vie professionnelle. Le président de la CPU, Louis Vogel a au passage dénoncé le fait que la circulaire Guéant-Bertrand détruisent les conventions passées avec des universités étrangères. CGE, CPU et collectif étudiant s’attellent actuellement à recenser les cas. Selon Pierre Tapie, "il y a quelques dizaines de cas avérés connus à ce jour mais sont potentiellement concernés les 8.000 diplômés étrangers non européens qui sortent chaque année des grandes écoles". Une fois les dossiers constitués, la cause des étudiants concernés sera plaidée en plus haut lieu.
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